En ce qui concerne le karma d’une vie
En ce qui concerne le karma d'une vie, il est une vérité qui se révèle à nous lorsque nous approchons du gouffre de lumière.
Cette vérité, à chaque fois nous surprend, car tout conspire à nous la faire oublier.
Elle marche tellement contre les opinions du monde !
Les religions et les sociétés s'efforcent à tout prix de l’enfouir : elle est trop ennemie de notre confort moral.
La voici : les mauvaises actions dont nous nous rendons coupables pèsent bien moins, dans notre bilan karmique, que les bonnes actions que nous avons négligé d'accomplir.
C'est le « karma d’omission ». Il contient tous les actes que nous étions en mesure de produire, tout ce que nos âmes et peut être nos Maîtres attendaient de nous, et que, par inertie, par distraction, ou par lâcheté, nous avons manqué de réaliser.
D'un point de vue strictement spirituel, le karma d'omission est, de tous les karmas, le plus redoutable ; il constitue la plus dangereuse atteinte à l'âme.
C'est une pensée accablante, à la fin d'une vie, que de se rappeler avec précision certaines circonstances où l’on aurait pu si facilement accomplir certains gestes que notre âme demandait, et qu'on a négligé ou refusé d'accomplir.
L'amour est la seule valeur qui ait cours ici-bas et dans l'au-delà
L'amour est la seule valeur qui ait cours ici-bas et dans l'au-delà.
Toutes ces comètes qui traversent notre histoire à grands fracas de génie et de gloire, que sont-elles, vues du ciel des Ashrams ? — des grains de sable.
Aux âmes vivant dans l’Ashram, importe peu l'admiration dont leur projection éphémère a pu être l’objet, lors de leur passage sur la terre.
Que font, à l'âme d’un Victor Hugo ou d'un Napoléon, ces milliers de livres écrits sur les performances de leur personnalité défunte ?
Elle n'est que poussière pour eux, la renommée du personnage légendaire, mais désormais éteint, qu'ils ont endossé le temps d'un rôle sur la scène du monde.
Leur seule richesse, comme à chacun d'entre nous, est faite de l'affection que leur auront portée, lorsqu'ils étaient sur cette terre, les quelques êtres qui les ont approchés de près, touchés, embrassés, respirés, sentis, étreints, - bref de l'amour de ceux qui les ont aimés ; car, même immérité, cet amour les aura suivis, “ au-delà de la tombe “.
Et, à cet égard, ils ne sont sans doute pas plus riches que ne l'est le plus humble de leurs admirateurs.
Il y a une forme illusoire d'humilité…
Il y a une forme illusoire d'humilité qui nous fait oublier que nous avons l'âme d'un saint, que nous sommes tous sanctifiés par notre âme.
Nous n’osons pas le croire.
Et pourtant, nous aurions le droit, et même le devoir, de nous dire :
« J'ai l'âme d'un saint.
« Mon boulanger, mon boucher, mon épicier, qui sont peut-être absolument athées, ont tous des âmes de saints, étant tous appelés, aussi bien que vous et moi, aussi bien que saint François ou saint Paul, à la Vie surnaturelle.»
Il n'y a pas d'homme qui ne soit un saint, virtuellement ; et le karma ou les karmas, même les plus noirs, ne sont que des accidents qui ne changent rien à la substance.
Voilà le vrai point de vue.
Quand j'entre dans un café, je regarde autour de moi les pratiquants de ce lieu, j'observe leurs visages, j'entends leurs paroles, et je me dis que je suis là, parmi des âmes immortelles qui s'ignorent, des âmes faites pour l'adoration du Beau et du Bien, aussi précieuses que celles des plus grands Initiés ;
et quelquefois je frissonne en songeant que toutes ces âmes, quelle que soit leur présente cécité et quels que soient les gestes apparents de leur corps, iront quand même, invinciblement, vers la Lumière et vers la Vérité, qui sont leurs fins nécessaires.
Il n'y a pas un être humain
Il n'y a pas un être humain capable de dire ce qu'il est avec certitude.
Nul ne sait ce qu'il est venu faire précisément dans cette vie ;
qui sont ses plus proches parmi tous les hommes ;
ni quel est son Nom véritable, son impérissable NOM dans le registre de la Lumière.
Saint ou assassin, nul ne sait sa couronne ni son fardeau.
En réalité, toute âme est une figure de l'invisible,
toute âme est symbolique ;
et c'est dans la mesure de son symbole qu'elle est une âme vivante.
Il est vrai que cette mesure est inconnue, aussi inconnue et inconnaissable que le tissu des combinaisons innombrables de la Solidarité universelle.
Celui qui saurait exactement, par un prodige d'infusion, ce que pèse une âme donnée, celui-là aurait sous les yeux, étendu comme sur une mappemonde, tout le Plan divin.
Il découvrirait les liens invisibles qui tissent, dans l'espace et dans la durée, d'insoupçonnables relations de causalité ; et que la bataille de la Marne, par exemple, a peut-être été gagnée par un vagabond qui aura su contempler la Voie Lactée avec suffisamment d'amour,
mille ans avant ou après cette bataille.
Il importe à toute la vie
Il importe à toute la vie de savoir si l’âme est mortelle ou immortelle.
Une seule question importe :
les yeux fermés, serons-nous encore quelqu'un, serons-nous encore quelque part ?
« J’échangerais volontiers tous les secrets de l'univers contre la réponse à cette question», disait Paul Valéry.
Lequel d'entre nous, lorsqu'il lui arrive d'assister aux obsèques d'un parent ou d'un ami, n'a pas été traversé par cette idée : « Un jour, ce sera mon corps qui se trouvera allongé dans cette boîte ».
Nous sommes voués à la mort, nous devons à Dieu une mort.
Mais, depuis des siècles, des êtres de haute spiritualité nous ont enseigné qu’au-delà de cette mort, nous continuerons de vivre.
Notre foi repose tout entière et essentiellement en ceci : un certain Jésus, un certain Jean, et un certain Paul, nous ont dit qu'à l'instant de la mort la vie était changée, mais non détruite, — et nous les avons pris au sérieux ! Nous les avons pris au mot !
L'intelligence la plus haute est dans l'incapacité absolue de comprendre l'éternité.
L'intelligence la plus haute est dans l’incapacité absolue de comprendre l'éternité.
Où est le monstre de génie qui entreprendra un jour une explication quelconque de ce mot ?
Ce qui n'a ni commencement ni fin !... On sait par la foi, et même par la raison, que cela existe.
On va jusqu'à savoir que cela seul existe réellement. Mais voilà tout.
Au-delà, c'est le mur d’airain où se brise toute force intellectuelle.
C'est le jardin du divin.
Les tout petits et les très humbles peuvent quelquefois en apercevoir d'infiniment loin les hautes futaies.
Ceux-là ne comprennent pas plus que les autres.
Seulement, ils le pressentent comme un parfum révélateur, comme un atome de la poussière de fleurs inconnues.
Rêvons au premier ami de Jésus.
Rêvons au premier ami de Jésus,
celui dont il a fait la connaissance dans sa première enfance.
Ils ont joué ensemble.
Ils ont joué, comme ceux de leur âge.
Comment était ce petit garçon ?
Un petit juif, dont nous n'avons rien pour deviner son aspect physique ni même sa valeur morale.
Mais la fréquentation intime de Jésus a dû achever de modeler son âme.
Quelque chose nous dit que cet enfant privilégié,
qu'on ne voit pas figurer dans l'entourage de Jésus,
et dont l'Évangile ne nous parle pas,
est mort tout jeune ;
qu'il est allé porter au ciel et mettre à l'abri,
pour qu'elle fleurisse là-haut, dans l'éternité,
la première, toute première fleur miraculeuse
qu’a été l'amitié pour lui de l'Enfant Jésus.
Les occultistes savent ou devraient savoir…
Les occultistes savent ou devraient savoir que la méditation est la plus certaine de toutes les forces, mais les effets en sont le plus souvent inconnus.
Quand nous méditons, nous mettons dans la main des Maîtres une épée nue, magnifique et redoutable, dont Ils font ce qu'ils veulent, et nous ne savons rien de plus.
La méditation est sans doute, pour un homme, ce qu'il y a de plus mystérieux quant à ses prolongements.
Nous sommes devant elle comme des enfants au bord de la mer ou comme des mendiants qui regarderaient la Voie Lactée : en haut et en bas sont des trésors.
Quand j'ouvre mon poste de télévision, je vois la guerre.
Quand j'ouvre mon poste de télévision, je vois la guerre.
Son écran m’en apporte les images de très loin.
Mais à chaque fois, c'est la mort d'un grand nombre d'humains qui m'est annoncée.
C'est un tourbillon d'âmes qui passe à côté de moi, chacune allant en son lieu.
Car il est connu que les âmes des morts savent aussitôt où elles doivent aller, et qu'elles s'y précipitent comme la foudre ; dans des gouffres de ténèbres ou des gouffres de lumière.
Songeons aux grands criminels d'aujourd'hui.
Songeons aux grands criminels d'aujourd'hui,
à qui a été donné le pouvoir de faire souffrir des millions d'hommes ;
aux autocrates qui martyrisent leur peuple et ceux des autres.
Quel châtiment leur conviendrait ?
Réponse impossible… La Némésis seule le sait.
Mais leur salaire de fin de journée est déjà tout préparé, tout compté, tout sonnant et trébuchant,
et c'est à faire trembler les lions, de regarder de ce côté-là.
Les Maîtres sont de fins stratèges.
Les Maîtres sont de fins stratèges, qui tissent autour de nous les fils de leurs intrigues.
Pour investir la forteresse que tout homme oppose aux infiltrations de leur Amour, ils nous utilisent tous les uns les autres à notre insu.
Et chacun peut ainsi devenir pour l'autre une révélation.
Chacun, sans le savoir, peut devenir pour l'autre un messager de leur volonté ; un vitrail que leur lumière pénètre et qui, ne se voyant pas lui-même, ignore sa propre signification, ainsi que la couleur de l'image qu'il projette.
Déjà saint Paul le disait aux Corinthiens.
Déjà saint Paul le disait aux Corinthiens :
Nous voyons tout à l'envers, dans un miroir.
Celui qui croit donner, en vérité, reçoit ;
Celui qui croit recevoir, en vérité, donne.
Voici un voleur et un volé. N'est-ce pas ce dernier qu'il faudrait arrêter ?