Cours du 6 novembre 2017

18 décembre 2017

Thème du cours : Le mental carré fermé et le mental carré ouvert

Extrait : le mental carré fermé

Pour combattre quelque chose, il faut commencer par le connaître, et pour combattre le mental carré fermé il faut apprendre à reconnaître les symptômes à travers lesquels le mental manifeste sa fermeture.

A ce propos, Paul Valéry disait, et il parait que c’est une des dernières paroles qu’il a prononcées avant de mourir : « Je me tourne toujours vers le mur, j’ai la figure tournée vers le mur ». Expression évidement énigmatique pour ceux qui ne connaissent pas cette représentation du mental muré. Paul Valéry avait compris que pour tailler une brèche dans ce mur, il fallait d’abord entreprendre de mieux le connaître, de l’analyser pierre par pierre, de comprendre son histoire, de trouver les moyens de l’entamer, l’ébrécher, pour finir peut-être par l’abattre.

Le premier symptôme est que le mental carré fermé produit une pensée qui est refermée sur elle-même. Une pensée qui s’enroule tel un boa qui viendrait étouffer celui qui l’a produite. C’est l’idée d’une pensée qui est toujours en train de s’observer elle-même. Gide disait : « Celui dont la pensée n’a pour but qu’elle-même, souffre d’une abominable insuffisance. »

Image : Paul Valéry